[Le progrès] Viticulture : un enjambeur autonome présenté au domaine de la Pinte, à Arbois

21/03/2023

  • #TRAXX

JuraViticulture : un enjambeur autonome présenté au domaine de la Pinte, à Arbois

Dans un contexte où la profession viticole se heurte à des difficultés de recrutement, notamment en termes de main-d’œuvre qualifiée pour la conduite d’engins, des solutions alternatives se dessinent autour de nouvelles technologies. Une société champenoise a d’ailleurs présenté son enjambeur autonome, ce vendredi 17 mars, au domaine de la Pinte à Arbois.
Arnaud BASTION – Hier à 06:00 | mis à jour hier à 07:14 – Temps de lecture : 3 min

Une fois lancé, l’enjambeur (Traxx) de la société EXXACT Robotics, spécialisé pour les vignes étroites, est complètement autonome.  Photo Progrès /Philippe TRIAS

Que ce soit à l’occasion des vendanges ou tout au long de l’année, la profession viticole souffre d’un manque cruel de main-d’œuvre. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’une main-d’œuvre qualifiée, notamment pour la conduite d’engins.

Un intérêt pour les grosses structures

Les enjambeurs traditionnellement menés par les ouvriers viticoles pourraient bien, dans un futur proche, être remplacés par des modèles plus récents et autonomes. Des robots capables d’effectuer le travail mécanique du sol, plus fréquent avec l’arrêt des désherbants, et celui de la pulvérisation. L’un de ces engins a été présenté, ce vendredi, au domaine de la Pinte, à Arbois, dans le cadre d’une démonstration grandeur nature organisée par Interbio Franche-Comté, une association de développement des filières biologiques.

« C’est un outil qui ne s’adresse pas forcément aux petits domaines mais qui peut être d’un grand intérêt pour les plus grosses structures », explique Bérengère Thill, conseillère technique en viticulture bio chez Interbio.

Des vignerons curieux

L’enjambeur autonome Traxx, produit par la société Exxact Robotics basée à Épernay, en Champagne, a suscité l’intérêt de quelques vignerons. « Je suis venu par curiosité. C’est une démonstration sur du plat, il faut voir ce que cela donne sur des fortes pentes. C’est un peu cher pour des petits domaines mais la possibilité d’une mise en commun peut s’avérer intéressante », relate Jean-Yves Noir, vigneron à Poligny.

 

Un autre vigneron, Freddy Foret, installé à Arbois, semble conquis par la présentation. « Si cela peut nous éviter d’être assis sur un enjambeur pendant des heures, car c’est fatigant, alors pourquoi pas ? C’est sûr qu’il faut de la surface mais la solution mérite d’être étudiée », indique-t-il.

« Ce genre d’engin permet de combiner plusieurs tâches à la fois. Il est doté d’une grande précision. Cela a aussi l’avantage de soulager l’ouvrier agricole qui peut, en même temps que le robot travaille, s’atteler à autre chose », ajoute François Duboz, responsable d’exploitation et chef de culture du domaine de la Pinte.

Environ 150 000 euros

L’enjambeur Traxx coûte aux alentours des 150 000 euros, en fonction des outils. « Il est équipé d’un moteur diesel à faible régime et consommation. Son autonomie peut aller jusqu’à 20 heures. Il est capable de passer partout, sur des parcelles où la pente va jusqu’à 38 % d’inclinaison, en fonction des conditions climatiques », détaille Juliette Rauch, ingénieure chez Exxact Robotics, qui ajoute que la légèreté de la machine, par rapport à un enjambeur classique, occasionne un tassement des sols limité.

Avec la robotique, le futur est en marche dans le vignoble du Jura.

L’enjambeur autonome Traxx, comment ça marche ?

Avant de lancer l’enjambeur autonome dans les parcelles de vignes, ceux qui pourront s’offrir ce robot devront lui paramétrer les données GPS du secteur. « Une fois sa mission définie, il se déplace dans les rangs de façon totalement autonome. Il faut toujours que quelqu’un soit à côté pour superviser son avancée car au niveau de la loi, on ne peut pas le laisser seul. Quand la mission est remplie, le viticulteur peut le piloter grâce à une télécommande ergonomique très simple d’utilisation. L’interchangeabilité entre les fonctions de travail des sols et la pulvérisation a aussi été pensée pour faciliter la vie du viticulteur », indique Juliette Rauch, de la société Exxact Robotics.