[Article de l’Union] TRAXX, un nouveau robot dans les coteaux

• Motorisation : bloc essence Poclain de 37 CV servant pompes et moteurs hydrauliques
• Navigation : suivi de trajectoire par GPS RTK. Télédétection par Lidar.
• Prix : 126 000 euros donc 8 000 euros d’arpentage GPS et de formation.

Le nouveau venu dans la jeune famille des enjambeurs autonomes s’appelle TRAXX. Il a été conçu à Epernay par EXXACT Robotics, filiale d’EXEL Industries, groupe familial et mondial dont l’origine remonte à 1946. C’est l’année ou Vincent Ballu a créé le premier tracteur enjambeur pour vignes étroites. En 76 ans, la machine a perdu son volant et a gagné en intelligence. TRAXX sait travailler le sol ou traiter les vignes tout seul, faire demi-tour pour passer d’un rang à l’autre ou s’arrêter devant les obstacles. Comme l’exige la règlementation, TRAXX ne peut pas travailler seul, un opérateur doit être présent pour surveiller la machine et intervenir en cas de problème. Pionnier et acteur majeur du machinisme viticole, EXEL Industries n’est pas le premier à proposer un enjambeur autonome.

Mais en deux ans seulement, le groupe a mis au point une offre différente, avec un certain parti pris. D’abord, il est compact. Il fait 3,10 mètres de long, 1,45 mètre de large, pour 1,75 ou 1,85 mètre de haut. Et il ne pèse que 1,3 tonne. Pour y parvenir, les ingénieurs sparnaciens ont équipé TRAXX non pas d’un moteur électrique mais d’un bloc essence de 37 CV qui fait fonctionner pompes et moteurs hydrauliques. Ce n’est pas un choix intuitif. Viticoles ou pas, les robots sont généralement alimentés par la fée électricité. « Un moteur électrique aurait alourdi d’une tonne TRAXX, nous avons donc fait le choix d’un moteur thermique pour conserver un poids raisonnable, maintenir une bonne qualité de travail et une bonne capacité de franchissement », explique Jérémy Lebeau, responsable viticulture chez EXXACT Robotics. La légèreté est là aussi pour éviter le tassement des sols.

Pour la conception et l’assemblage du robot, EXXACT Robotics s’est appuyé sur les ressources et le savoir-faire industriel d’EXEL. Le robot emprunte des systèmes et composants éprouvés sur les enjambeurs traditionnels. « Le moteur thermique et le système hydraulique simplifient l’acceptation du robot par le viticulteur qui se retrouve en terrain connu », précise Jérémy Lebeau. Il souligne que dans les exploitations, le robot n’est pas voué à remplacer l’homme mais à faire évoluer les tâches. « j’ai découvert dans d’autres régions viticoles qu’il y avait un déficit de main d’œuvre et de compétences dans le métier de tractoriste, la robotique peut donc aider à attirer les jeunes », estime le champenois.