[Vitisphère] Traxx, robot enjambeur « compact » arrive dans les vignes

07/12/2021

  • #TRAXX

Limitation de la compaction des sols

Son arrivée devrait faire grand bruit dans le petit monde des enjambeurs autonomes. Le robot Traxx sera présenté pour la première fois au Sitevi 2021. À l’origine de ce nouvel engin, l’entreprise Exxact Robotics, jeune filiale d’Exel Industries (la société mère de Tecnoma).

Ce robot enjambeur monorang et « compact » sera produit dans deux configurations : l’une dédiée au travail du sol, l’autre à la pulvérisation. La première est prête. « Nous achevons une année d’essais en conditions réelles en Bordelais, Champagne et Bourgogne. Nous allons lancer la commercialisation cet hiver », annonce Colin Chaballier, directeur général d’Exxact Robotics. Un peu moins avancée, la version pulvérisation sera mise à l’essai en 2022. Elle sera équipée de la technologie de pulvérisation confinée Panel’Jet de Tecnoma

 

À motorisation thermique (essence, 37 CV) et à transmission hydraulique, Traxx peut fonctionner en mode manuel, avec télécommande, ou en mode autonome, sur la base d’un parcours GPS pré-tracé. Mais selon ses concepteurs, son atout majeur réside dans ses dimensions : 3,2 mètres de long et 1 300 kg sans outils. « Nous avons particulièrement travaillé cet aspect, dans un objectif de limitation de la compaction des sols », détaille Colin Chaballier.

 

Les performances annoncées : jusqu’à 6 km/h, 40 % de pente et 15 % de dévers. Avec un réservoir d’essence de 60 litres, l’autonomie dépasserait les 10 heures. Côté sécurité, « point essentiel » pour Exxact Robotics, Traxx est doté de capteurs, de bumpers anti-collision et de lidars (radars à infrarouge).

Moins de tassement et une meilleure portance

Le château Montrose, grand cru classé de Saint-Estèphe (Gironde), a testé Traxx pour effectuer ses travaux de désherbage mécanique pendant la campagne 2021. Le robot a été comparé à un enjambeur Vitis de Tecnoma et à un enjambeur électrique Kremer T4E, par séries de 10 rangs, sur plus de 4 ha au total. Première observation : « la prise en main est simple, les tractoristes se sont bien approprié la machine », relève Vincent Decup, directeur technique du cru classé.

Pour l’ingénieur œnologue, la qualité du travail est « similaire entre les différents tracteurs ». Mais Traxx ferait la différence sur d’autres aspects. « Nous avons mesuré le tassement du sol avec un pénétromètre. Dès la première année, on voit que la tendance est positive avec le robot Traxx. Il a également une meilleure portance, là où les gros enjambeurs glissent ». Enfin, « en période de relevage, quand les vignes ne sont pas bien rangées, il casse moins de rameaux ». Vincent Decup ne déplore « aucun bug » et suggère à ce stade une seule amélioration : celle du débit de chantier, « en particulier au moment des demi-tours ».

 

126 000 € avec outils

Le château bordelais est tenté par un investissement, mais dans la version pulvérisation. « C’est là que l’avantage de la portance compte le plus : on ne peut pas différer un traitement. Un robot Traxx pourrait nous relayer sur les 15-20 % les plus sensibles de notre vignoble, il répondrait à des contraintes d’exploitation extrêmes. »

Pour la version travail du sol, la somme à débourser sera de 126 000€, prix comprenant « un jeu d’interceps et disque émotteur hydrauliques, ainsi qu’un ensemble de services d’accompagnement, notamment d’arpentage ». Ce qui place cette machine dans le bas de la fourchette sur le marché des robots enjambeurs.

 

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